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Histoire de Scionzier

L’histoire de la commune de Scionzier est étroitement liée à celle de la Chartreuse du Reposoir.

La paroisse, qui est fort ancienne, comprenait en effet la plus grande partie du territoire qui fut donné aux Chartreux par Aimon de Faucigny en 1151.

Jusqu’à la Révolution, les Chartreux vont couvrir Scionzier de bontés et de richesses. Les Chartreux louèrent leurs terres afin qu’elles soient mises en valeur et permirent aux gens de la vallée de couper un certain contingent de bois. Les Schonverots ne respectèrent pas les clauses des traités et les procès entre Chartreux et gens de Scionzier tinrent le Faucigny en haleine durant des siècles.

Comme l’indique le nom de son patron, St-Pierre ès Liens, la paroisse est très ancienne. Elle réunissait tous les hameaux qui forment les paroisses de Nancy-sur-Cluses, de Scionzier et du Reposoir.
Suite à la visite de François de Sales en 1620, on ajouta à la paroisse de St-Pierre ès Liens celles de St-Hippolyte, qui comprenait les hameaux de Marnaz et Vougy.

En 1792, la révolution française s’étend en Savoie. Les troupes de la République envahissent la province. L’arbre de la liberté de Scionzier est inauguré le dimanche 09 octobre au son de la musique locale. En 1793, les troupes sardes reviennent dans le pays et coupent l’arbre de la liberté. Les troupes de la République contre-attaquent et délogent les sardes.

Le 25 mars 1815 : les heures de l’empire sont comptées. Les troupes de Napoléon s’établissent à nouveau à la fin de Scionzier avant de se replier à Bonneville. Cette fois, ce sont les troupes autrichiennes qui ont le dessus.

En février 1860, une pétition en faveur du rattachement à la Suisse circula, qui recueillit 13.651 signatures en Faucigny. 1860 verra cependant le rattachement de la Savoie à la France.

Le château de Scionzier

Scionzier possède sur son territoire une maison forte, communément appelée château dont plusieurs parties sont classées monuments historiques. L’histoire de ce château est intimement liée à l’histoire du Faucigny. En 1296, Beatrix de Faucigny achète des hommes à Scionzier. AU XIVème siècle, le fief appartient à la maison de Savoie. Puis passe à la famille De La Croix au XVème siècle. En 1523, Noble François de Balmes et Noble Françoise De La Croix produisent une reconnaissance envers Philippe de Savoie.

En 1570, Pierre de Rochette, frère de Charles de Rochette, négociateur du traité de Saint-Julien en 1603,ls d’un secrétaire ducal succède à la famille De La Croix. Son petit-fils, Pierre de Rochette, seigneur de La Croix, conseiller d’état, président des finances en 1630, souhaite être enterré dans l’église paroissiale de Scionzier.

Le 16 juillet 1699, la juridiction de Scionzier est érigée en comté. Le 1er comte sera Charles François de Rochette. Son fils, Thomas François de Rochette, lieutenant dans l’escadron de Savoie, à cause de sa mauvaise gestion est obligé de vendre le fief à Noble Duclos de La Place de Thyez. Plus tard, il sera banni des Etats de Savoie en 1716, privé et déchu de ses seigneuries et de son titre de comte.

Le 1er juillet 1746, les chartreux du Reposoir acquièrent le fief qui est ensuite revendu en 1775 à Gabriel Duclos de la Place, époux de Anne-Marie Carpinel, petite-fille de François Bonaventure. On installe une poterie dans le château.

Le 24 mai 1791, les paroissiens de Scionzier obtiennent leur affranchissement des pères chartreux. Après la révolution, Antoine Marc Thévenet, Etienne Jacquemoud et François Dupraz deviennent propriétaires. Ils revendent la bâtisse à Pierre Milhomme-Anthoine du Reposoir en 1834. Ce seront ensuite Joseph et Louis Lathuille qui l’acquièrent en 1885.

Depuis la fin des années 80, le château est propriété communale.

L’horlogerie

Depuis plus d’un siècle, notre commune s’est tournée vers une industrie nouvelle rapportée de Nüremberg par un habitant de St-Sigismond : l’horlogerie.

En 1807, on comptait une centaine d’ouvriers à Scionzier et Marnaz.

En 1896, Scionzier dépassait Cluses avec 600 salariés et avait une bonne moitié des travailleurs de l’horlogerie de l’agglomération.

Le départ de cette nouvelle industrie fut très prospère mais bientôt, les cours s’effondrèrent et de nombreux Schonverots durent s’exiler en  Allemagne ou en Autriche.

La création de l’Ecole d’horlogerie en 1848 permit de sauver la région. Peu à peu, des ouvriers très bien formés remontèrent le prestige de l’industrie locale.

La Grande Guerre va utiliser à fond les capacités de nos ancêtres pour la fabrique d’armement. On passa rapidement de la fabrique de mouvements d’horlogerie à la reprise sur les détonateurs. En s’inspirant de procédés étrangers, on s’orienta vers la fabrication en série. Le décolletage était né et allait rapidement supplanter l’horlogerie.

Dépouillée petit à petit de son immense territoire, notre commune a été érigée en chef-lieu de canton en 1973. Elle a ainsi pu retrouver une partie des communes qui ont fait la grandeur de son passé.

Depuis les élections départementales de 2015 et la modification de la carte cantonale, Scionzier a réintégré le canton de Cluses.